Ecodair (2/2) : … à une réflexion plus globale
L’église au centre du village SE
Cher journal,
Quand on parle de responsabilité sociale des entreprises, on pense assez logiquement aux problématiques environnementales et sociales.
En tant que collaborateur ou dirigeant, la question est de savoir comment il est possible de contribuer au développement de son entreprise en limitant les impacts négatifs ou en renforçant les impacts positifs sur le climat, l’environnement, la biodiversité et les êtres humains qui habitent la planète.
Le point commun des démarches de presque toutes les entreprises est qu’elles placent l’objectif de rayonnement sur l’environnement et la société après les objectifs de développement économique. Ce qui peut s’entendre d’une certaine manière. On commence par assurer le fonctionnement et la pérennisation de l’organisation, et on verra dans un deuxième temps dans quelle mesure ce fonctionnement peut être assuré sans trop abîmer la planète ou les humains.
Mais cette approche soutient de façon indirecte l’idée que planète et humains sont des variables d’ajustement, qui ne seront prises en considération que si les résultats financiers sont suffisamment bons (et pour peu que les dirigeants acceptent de s’intéresser à autre chose que les résultats financiers). Même si des obligations réglementaires s’imposent aujourd’hui aux grandes entreprises, l’état d’esprit des dirigeants reste un indicateur beaucoup plus intéressant que les rapports RSE, souvent d’apparence vertueuse, mais qui ne sont en fait parfois que de simples cache misères.
Pourtant, et comme on a l’occasion de l’évoquer lors des fresques du numérique, “une autre voie est possible”, et cette autre voie est illustrée de manière assez remarquable par des organisations comme Ecodair.
Entreprise solidaire d’utilité sociale, Ecodair a envisagé la démarche RSE sous un angle différent en choisissant de développer une structure dédiée à l’accueil des personnes les plus fragiles, et en reléguant au second plan les problématiques économiques.
A force de travail et d’imagination, la structure s’est développée et a su atteindre un équilibre financier, certes en partie grâce à des subventions publiques. Mais cette démarche globale force le respect et peut légitimement inviter à placer Ecodair au “centre du village RSE”. L’activité de production actuelle de l’entreprise (40’000 PC reconditionnés par an tout de même !) est d’ailleurs un modèle remarquable d’adaptation et de micromanagement.
Les missions et postes de travail sont conçus quasiment sur-mesure pour s’adapter au mieux aux capacités des personnes présentes, à leurs compétences, leurs aptitudes, mais aussi leurs limites.L’objectif est que chaque collaborateur trouve sa place dans l’organisation, à la fois pour que ce travail soit un lieu de réalisation et d’épanouissement personnel, mais aussi pour contribuer à la régularité du flux de production. Car même si on peut imaginer que les objectifs de reconditionnement d’équipements sont “modestes” (ou tout au moins à la mesure du travail que peuvent fournir les salariés), il n’en reste pas moins qu’il faut assurer une cadence de travail minimum, ne serait-ce que pour répondre à la demande des clients.
Accueillir et accompagner les humains tout en développant une activité résolument tournée vers l’économie circulaire et le recyclage pour préserver les ressources de la planète. Voilà un projet dont pourraient s’inspirer nombre d’entreprises qui revendiquent des activités à impact positif mais dont les actions réelles ne dépassent parfois pas le stade de simples intentions.
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