Cher Journal,
Il y a quelques années, nous avons pris une décision : arrêter les cartes de visites. Certes, ce n’était pas la décision la plus inconfortable au regard de notre usage (quelques dizaines de cartes distribuées par an), ou celle qui a le plus d’impact, mais c’était un choix conscient et assumé.
Comment remplacer pour autant le besoin de partager nos coordonnées lors d’un échange, d’un salon ou autre ?
Comme pour tous nos sujets, nous avons commencé par nous poser la question de l’usage et nous avons regardé comment nous avions utilisé ces cartes lors des années précédentes.
La première chose qui est ressortie de cette analyse : nous ne donnons que très peu de cartes. Quelques dizaines par an comme je te le disais plus haut. Pourquoi ? Car la majorité des échanges que l’on partage avec les gens que l’on rencontre sont assez longs et profonds pour avoir le temps d’échanger un mail ou un numéro de téléphone, calmement, directement dans nos agendas ou téléphones.
La seconde chose qui a paru évidente, c’est que 99% des cartes distribuées l’étaient par les associés de Nuageo, car ils traitent une partie importante de la prospection. Cette affirmation ne serait d’ailleurs peut-être plus aussi juste aujourd’hui, car le “commerce” est maintenant plus équitablement réparti au sein de l’équipe.
Au regard de l’usage, le cas à compenser en se passant de carte de visites, est donc celui d’un associé, dans une situation où l’échange est rapide et où il y a besoin d’un partage de contact.
Facile tu me diras :
- Faire une photo de la carte de visite de la personne en face de nous ?
- Ajouter directement la personne sur linkedIn ?
- Prendre le temps d’écrire un mail ou un téléphone sur un bout de papier ?
Ce sont des choses que nous faisons, et que nous avons faites. Pourtant il existe deux limites dans cet exercice :
- Le temps que cela peut prendre, lorsqu’on est dans un contexte où il est limité
- La rupture de contact humain, lorsqu’on doit prendre son téléphone ou ordinateur pour noter/photographier/naviguer pendant que notre interlocutrice ou notre interlocuteur attend, dans un temps de silence parfois gênant.
La question s’est alors posée sous un autre angle : comment répondre à ces manques, en étant cohérent avec nos valeurs et notre mission ?
Pour nous, au-delà de prospects et de clients, nous avons toujours travaillé avec des personnes. Des humains. Cette relation humaine commence dès les premiers échanges et nous voulions que cette partie “conventionnelle” d’échanges de coordonnées prolonge notre histoire.
Nous en sommes arrivés à la conclusion : nous avons besoin d’une carte de visite. Mais à certaines conditions :
- Nous en donnerons en fonction du besoin : d’abord aux associés, puis à celles et ceux qui en exprime le besoin (EVITER)
- Ensuite, nous voulions, comme pour nos autres achat, trouver une structure qui les produise qui soit Française, engagé et partageant nos valeur (REDUIRE)
- Enfin, nous voulions que cette carte, au-delà des informations qu’elle porte, et de l’histoire qu’elle raconte, soit conservée, utilisée et pas simplement jetée.
Après différentes recherches, nous avons découvert sur Faire-part Green qui cochebeaucoup de cases :
- Papier ensemencé fabriqué en France 🇫🇷
- Papier 100% recyclé en circuit court
- Fabrication artisanale sans aucun produit chimique
- Mélanges de graines françaises & BIO 🌱
- Utilisation raisonnée de l’eau
- Éco-conception graphique & taux d’encrage limité
- Encres à l’eau
La cerise sur le gâteau, l’accompagnement de Claire, la responsable sur la conception de ces cartes qui demandent quelques ajustements par rapport à des cartes classiques.
Nos cartes pourraient ainsi être plantées, et continuer leur vie après leur utilisation première.
Attention par contre, il reste de notre responsabilité de prendre le temps d’expliquer cela aux personnes que l’on rencontre et de faire le choix éclairé de donner ou non cette carte. Bref, d’en avoir une utilisation responsable.
Nous voilà donc, à nouveau avec quelques cartes de visites, assez singulières et à distribuer avec parcimonie, mais qui nous ressemblent et s’inscrivent dans notre approche “permaentreprise”.
Trouver un équilibre entre sens et impact est parfois difficile, nous allons voir comment nous allons utiliser ces cartes pendant quelques mois, et surtout comment nous allons “suivre” leur vie une fois données, et nous nous questionnerons à nouveau sur la pertinence de ce choix.
Mais en attendant, nous sommes ravis du résultat 🙂
ps : Un de mes collègues me faire remarquer qu’une solution possible serait d’avoir un QR code sur son téléphone, prêt à être scanné. C’est peut-être ce qui a le moins d’impact environnemental en effet. De mon côté j’ai choisi les fleurs et le non numérique, mais c’est bien la preuve qu’il n’y a pas de solution unique ou simple, et c’est cela qui rend notre sujet intéressant !