Quel avenir pour les Cloud dédiés ?

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Maintenant que les concepts du Cloud n’ont plus de secret pour vous, penchons nous sur la question du “Cloud dédié”.

Comme nous l’avons expliqué dans un article précédent, techniquement le Cloud dédié est un Cloud privé externe : des serveurs non-mutualisés, sur lesquels tournent les instances/les machines virtuelles d’un seul client de l’hébergeur Cloud.

Cependant une autre définition peut s’appliquer, une définition fonctionnelle cette fois : les Clouds dédiés, au sens spécialisés à un métier, un secteur ou une fonction. Par exemple les Clouds spécialisés dans le domaine de la santé, ou les Clouds communautaire tels que Amadeus.
C’est de cette vision du Cloud dédié, ou “Cloud spécialisé”, dont il est question dans cet article.

Sont-ils des créations purement « marketing » facilitant, par des segmentations fines, le ciblage de marchés et de besoins afférents ? Si ce n’est pas le cas, alors qu’apportent-ils de plus qu’un Cloud « généraliste », regroupant selon les besoins, les services et solutions best-of-breed du marché ?

Ces questions ont fait l’objet d’un débat lors du Cloud Computing World Expo 2015, à l’occasion d’une conférence à laquelle a participé Antoine Jacquier, associé fondateur de Nuageo.

Voici les points de vus exprimé et défendus par Nuageo,

Les Clouds dédiés sont un partage de meilleures pratiques dans des domaines spécialisés. C’est un positionnement qui peut parfois être difficile à tenir, car la valeur ajoutée d’un tel service tient à sa forte spécialisation voire sa spécialisation exacerbée. Les clients attendent en effet de ces Clouds spécialisés une solution intégrant toute la complexité de leur métier. Pour l’éditeur, un dilemme apparaît : plus il se spécialise, plus il réduit sa cible, son marché potentiel. C’est pour cela que le succès des Clouds “spécialisés” est souvent observé dans des secteurs vastes, tels que l’aéronautique ou la santé, où les acteurs sont multiples, et les processus variés. Ainsi la spécialisation peut être pratiquée sur de nombreux processus, tout en restant intéressante et pertinente pour beaucoup de clients.

Si la voie de la spécialisation paraît risquée pour les éditeurs, quel aspect rend malgré tout le Cloud dédié attractif?

La grande force des Clouds spécialisés est la mutualisation des efforts. Ils apportent des réponses à des problématiques partagés par un très grand nombre. Par exemple plutôt que de traiter plusieurs fois la question de sécurité relative aux données personnelles, le fournisseur la traite une fois, pour tous les services qu’il propose dans ce secteur d’activité, puis peut se concentrer sur le cœur du métier qu’il souhaite adresser. Pour les utilisateurs c’est pareil. Une fois l’aspect sécuritaire assimilé, il reste le même pour tous les services qu’ils utiliseront au sein de ce même Cloud. On comprend alors qu’il est plus facile pour un éditeur de développer un nouveau service destiné aux professionnels de la santé sur un Cloud dédié et certifié pour la gestion de leurs données, plutôt que de choisir un Cloud généraliste ou une infrastructure en propre et de devoir faire certifier toute son architecture. Même raisonnement pour l’enseignement et la problématique de stockages de données personnelles de mineurs, pour les contextes juridiques avec la gestion de la valeur probante des documents électroniques échangés ou enfin pour la mise en place d’e-commerces mondiaux / globaux qui tiennent compte des spécificités réglementaires et légales des pays dans lesquels ils sont déployés, et cela sans que le client se préoccupe de la conformité de sa plateforme est conforme.
De plus cette mutualisation favorise l’effervescence et les échanges entre acteurs d’un Cloud dédié (on parle alors de Cloud “communautaire”). Prenons encore un exemple dans le domaine de la santé : avec les hôpitaux qui stockent les dossiers des patients dans un Cloud dédié “santé” : pouvant ainsi les échanger pour faciliter le transfert de patients, ou dans des conditions particulières avoir un deuxième avis sur un cas médical.

Il faut cependant émettre une réserve sur la question de la mutualisation métier : en effet, si elle peut être un réel avantage dans des secteurs non-concurrentiels (secteur publique), ou face à des activités complémentaires (site de réservation de billet d’avions et compagnie aérienne), cette mutualisation peut ne présenter aucun attrait, voire même représenter une menace dans des secteurs concurrentiels.

Enfin, la question de l’intégration reste majeure.
Un SI composé non seulement d’un progiciel “intégré”, mais aussi de multiples applications SaaS, hébergées dans différents Clouds généralistes ou dédiés pourrait se révéler être une alternative souple et puissante à savoir un SI “aaS” avec un socle commun composé de gouvernance, d’intégration, et d’un ensemble de services proposés par la DSI qui s’activent, évoluent et se désactivent selon les besoins.

Toutefois l’équation

[Progiciel intégré + applications SaaS ou PaaS + Hébergement Clouds  = SI sous Contrôle + Qualité de services délivrés + Coûts maîtrisés]

demeure difficile à équilibrer. Pour cela nous sommes convaincus que pour réussir sa mutation, il faut la penser, la concevoir et la construire.

Pour plus de détails, regardez là vidéo de la conférence !

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